« Le plaisir se ramasse, la joie se cueille et le bonheur se cultive ». Un joli proverbe par le très inspiré Bouddha.
Se concentrer sur le positif et le beau est un choix qui n’est pas toujours évident, surtout lorsqu’on vit dans une époque obsédée par les news et les polémiques faciles. Être informés des drames autour du monde en temps réel, qu’est-ce que ça apporte? À la télé, en push notifications sur le téléphone, en unes des journaux, puis il y a toujours deux ou trois potes qui aiment relayer l’état désastreux du monde sur ton feed Facebook lorsque tu prends ton café le matin. Un trop-plein de dramas difficiles à gober dès le petit déjeuner.
Mon impuissance me rendait évidemment grognon et un chouille aigrie pour le reste de la journée…
Depuis 2016, j’ai fait le choix de ne plus regarder les informations à la télé. Les images des JT me mettaient dans un état de tristesse immense et je me sentais désemparée. J’en ai profité pour masquer ces gens qui se servent de Facebook comme un défouloir pour lâcher toute leur agressivité dans des posts colériques, qui amènent des commentaires et des débats publics houleux.
Hop, click click et les voilà invisibles !
Je suis bien plus zen depuis que j’ai choisi de faire attention à ce que j’ingurgite comme images… Étant un peu hypersensible sur les bords, je sais que les images et les sons peuvent avoir un gros impact dans mon monde intérieur. Ça peut modifier instantanément mon humeur et le bon déroulement de ma journée.
C’est donc sans moi que mon mari regarde des films d’horreur, les informations télévisées ou les documentaires sanglants sur les gangs de rue…
Est-ce que je me sens à la ramasse parce que je ne me tiens pas informée chaque jour ? Je n’en ai pas encore eu l’impression…
Si quelque chose d’important se passe, j’imagine que je serai au courant d’une manière ou d’une autre (RIP Johnny).
Ce déni n’empêche pas que le monde parte en vrilles anyway, mais je choisi de panser les plaies à mon échelle : faire un peu de bénévolat (distribuer des petits-déjeuner à des classes issues de quartiers défavorisés avec mon ancien boulot), créer des bijoux pour récolter des fonds pour une école à Montréal, donner un coup de main aux copains dans leur projet personnel, ramasser les détritus sur la plage le lundi soir avec mon chéri… On peut tous faire en sorte que ce monde soit plus doux même à notre échelle, mais sans être obligés de se bourrer le crâne avec ces images qui veulent nous faire croire que tout est foutu.
Lorsque je suis allée rendre visite à mes parents, j’ai retrouvé dans ma cave un vieux carnet que je trimballais dans ma sacoche d’étudiante.
Sur la première page, j’avais noté «Se souvenir des belles choses», en référence au film de Zabou Breitman.
J’y listais tout ce qui me réchauffait le coeur durant la semaine en étant convaincue que ces doux souvenirs perdureraient si je les couchais sur papier :
– l’odeur de sucre près de la boulangerie
– passer 2h dans la salle de bain avec RFM à fond
– regarder des rediffusions de Ranma 1 demi en pyjama jusqu’à midi
– se faire des tartines et une Ricoré en guise de dîner
– le conducteur du RER D qui imite Jacques Chirac au micro
– le cône glacé que j’ai eu gratos au ciné parce que l’ouvreuse trouvait que je ressemblais à sa fille
– l’espèce ce crème chantilly dure sur les religieuses au chocolat que je mange toujours en dernier
– le steak-frites à la cantine le vendredi
– #3 de Ben Harper dans mon discman pour m’endormir
Ça fait 15 ans et je me souviens de tous les moments auxquels ces lignes font référence. En lisant ce carnet, j’ai des tas de madeleines de Proust qui me remontent à la bouche et ça me ré-aligne avec la joie.
Parfois encore, j’énumère dans mes carnets toutes ces petites choses que les adultes ne prennent plus le temps de remarquer parfois. Ça me calme tout de suite car ça focalise mon attention sur le beau.
Je t’encourage à faire pareil ! Ça ne prend pas beaucoup de temps, tu peux même glisser un petit carnet sous ton oreiller et y lister 2 ou 3 choses qui ont illuminé ta journée.
Petit à petit, j’imagine que cet exercice nous rend plus attentifs à ces petites joies, comme des cadeaux du quotidien.
Prends soin de toi, et VIVE LE NIAIS.
Exemple de liste de gratitude trouvé sur Pinterest :
xoxo
Élodie